dimanche 26 août 2012

Les artistes et le sexe

Ce mois-ci, dans Beaux-Arts Magazine, une édition spéciale sur les artistes et le sexe, l'occasion de découvrir la part libidinale (évidemment plus qu'essentielle) de l'oeuvre d'art.

On y découvre une sympathique typologie, allant de la nudité exhibée et des fantasmes crevant la toile (ou la pellicule) au créations introverties et torturées, aux pulsions refoulée et symbolisées (et ce n'est certes pas S. Freud -par exemple- qui irait dénier l'intérêt de cette section du reportage).


Je suis personnellement charmé par la touche et la composition des tableaux de G. Courbet...


Gustave Courbet, La femme aux bas blancs (détail)


Gustave Courbet, Le Sommeil ou Paresse et Luxure


Et je suis sûr que je ne suis pas le seul à partager cet émoi purement artistique. Certains exemples sont beaucoup plus sublimés tels La Fiancée du vent, d'Oskar Kokoschka (1913). C'est mon coup de coeur artistique du dossier. Après le charme figuratif de Courbet, voilà la splendeur transcendante de l'amour d'un couple au milieu de sa nébuleuse expressionniste:






Je cite en passant Marcel Duchamp, Etant donné, surréaliste et par conséquent onirique à souhait. À lire avec un poème d'André Breton...

Lucien Clergue, Triade de la Genèse (qui est un hommage plus que sublime rendu à la féminité).

Et, sans transition ni chronologie, le sublime dévoilé, très dynamique et théâtral de Jean-Léon Gérôme, Phryné devant l'aéropage.



Le dossier propose ensuite une ouverture sur les arts plus jeunes comme la BD, et évoque notamment les oeuvres de Milo Manara (Le déclic, dont le premier tome paraît en 1983), dont je vous laisse chercher les planches sur Google pour ne pas être taxé de rédacteur de blog licencieux. Attention! son oeuvre s'adresse à un public averti!
Milo Manara - Le déclic, tome 1

On déplore cependant, exception faite de quelques notables artistes (surtout de Raphaël) une certaine pauvreté en ce qui concerne l'influence des passions chez les artistes homosexuels. Exceptés d'éternels déhanchés de Saint-Sébastien(s) ligotés et la mention de certains détails olé-olé malheureusement recouverts de la chapelle Sixtine à Rome, l'homosexualité est nettement bien représentée (pour des raisons touchant à l'histoire de l'art et non à une éventuelle sélection de la part des rédacteurs du magazine).

À découvrir donc de ses propres zn'oeils (car ma lecture est très, très sélective), par exemple à la Médiathèque André Malraux...